Les manifestants brandissent des pancartes, ce qui veut dire qu'ils ne veulent pas "sauver la planète", mais que d'autres le fassent à leur place. Ceux qui veulent "sauver la planète" ont des pelles dans les mains (world clean up day).

1995, 17 Milliards de sacs sont distribués en sortie de caisse des super marché chaque année en France.

La tendance est la recherche d’un remplissage + ou – automatique par la caissière pour contenter la clientèle car les parts de marché sont l’objet d’une lutte infernale.

Jean-Michel Bordais est un modeste directeur de super marché Leclerc à Concarneau, et un amoureux de la mer.

Un soir à la télé il voit un reportage sur Antoine chanteur navigateur qui se plaint des sacs plastique que l’on retrouve dans toutes les mers.

Révolte, je n’en distribuerai plus.

Il va voir le Président  Michel-Edouard Leclerc pour lui dire qu’il refuse de distribuer encore des sacs jetables.

1-impossible car les clients n’accepterons jamais et nous allons perdre des parts de marché.

2-c’est d’accord nous allons éduquer nos clients et changer les mentalités.

Suit une campagne de pub géante dans les magasins, la cible étant leurs clients habituels.

 

Le 1er Janvier 1996 E.Leclerc ne distribue plus des sacs jetables mais des cabas réutilisables facturés 1 Franc. C’est immédiatement 1 Milliard des sacs jetables en moins par an.

Ça marche et quelques grandes enseignes concurrentes sont obligées de suivre.

20 ans de lobbying pour faire changer la législation européenne puis française et au 1er Janvier 2016 la loi portée par la ministre de l'écologie est applicable.
Quand vous faites du lobbying on vous dit toujours "ce n'est pas possible",  l'argument "moi je l'ai fait" est imparable.

 

Le groupe E.Leclerc n’en a tiré aucun bénéfice, Jean-Michel Bordais n’en a rien tiré non plus, pas même la gloire car tout le mérite en est revenu à Ségolène Royale qui a présenté la loi avec 20 ans de retard.

Première conclusion, ce n’est pas la peine de manifester et de brailler pour interpeler les pouvoirs publics, il faut faire soi même.

Seconde conclusion, ce n’est ni la gloire ni la fortune qui sont les moteurs de l'aventure mais l’amour  et la révolte.

 

Jean-Michel Bordais n’en a tiré qu’une chose : au large de Concarneau, posé sur l’horizon il y a l’archipel des iles des Glénan. Une légende raconte qu’au large des Glénan au fond de l’océan les dauphins et les sirènes ont érigés une magnifique statue en l’honneur de Jean-Michel Bordais. Il la voit toutes les nuits dans ses rêves, et il est heureux.

VOTRE MISSION
A chacun de mes étudiants, individuellement je fixe une mission.

L’accepter ou non n’est pas une option, car en la refusant vous vous autodétruiriez.

Votre mission consiste à changer le monde pour le rendre un peu meilleur et à en tirer un grand bonheur.
Et un jour comme Jean-Michel Bordais et beaucoup d’autres, vous pourrez vous dire « moi je l’ai fait, j’ai changé le monde (un peu)».