Les publications sur LinkedIn avant parution.


LinkedIn Semaine 1

Bouleversée par vos témoignages … Vos propos ont été le berceau de l’étincelle que chaque étudiant mérite d’avoir au cours de ses études“. M’écrivait Mathilde étudiante à l’UTT, qui était loin d’être la seule à témoigner en ce sens.

Donner des cours et conférences à des professionnels, un peu partout dans le monde, a été une des bases de mon métier de dirigeant d’entreprises et de groupes multinationaux. Enseigner aux étudiants a été une expérience beaucoup plus modeste mais m’a profondément touché.

Les livres sur l’entreprise sont souvent désespérants : Des journalistes interviewant un grand patron génial comme François Michelin, mais qui n’arrivent pas à faire passer la passion. Des consultants à l’expérience immense mais qui nous décrivent des entreprises compliquées, dont les cadres sont démotivés, stressés et inefficaces.

Mes anciens collaborateurs, que je rencontre parfois, me disent combien ils étaient heureux au boulot, combien l’entreprise était passionnante, amusante, innovante, combattante … rentable, c’était l’entreprise humaniste que je racontais aux étudiants.

(suite la semaine prochaine)


LinkedIn Semaine 2

L’aveugle qui voyait le bonheur.

La dernière aventure se passe en Inde dans une école pour aveugles sponsorisée par le Rotary.

Il y a des enfants qui apprennent, jouent, s’amusent, rient comme si ils n’avaient pas remarqué leur handicap.

Et puis il y a ces quelques vieux aveugles qui, rejetés par tous, ont passé leur vie dans le caniveau et ne possèdent pas même leur chemise. Celui qui travaillait en cuisine est venu, très dignement, me faire découvrir les clés du bonheur. J’ai mis du temps à tout comprendre. Je vous raconte ce que j’ai vu et entendu mais pas plus. A vous de découvrir vos propres clés.


Je vais quand même préciser un peu.

Un jour un homme dans une totale déchéance matérielle, physique et morale tenta de se suicider. L’abbé Pierre appelé à la rescousse lui proposa de devenir le premier compagnon d’Emmaüs.

Bien des années plus tard, sur son lit d’agonie, l’homme lui dit "N’importe quoi que vous m’auriez donné, j’aurais recommencé à me tuer parce que ce qui me manquait ce n’était pas seulement de quoi vivre, mais des raisons de vivre".  Quel rapport avec l'entreprise ? Vous verrez !


LinkedIn Semaine 3

Des UTT secoués.

 

 C’est une conférence faite à l’UTT en mai dernier. Sujet : “les moteurs de l’innovation“.

 Un jeune, comme tous ceux de l’amphi, avec juste son diplôme en poche, se retrouve à Fort Lamy au Tchad sur les bords du Chari, très grand fleuve qui traverse le pays. Pour avoir accès aux pistes principales (pas de routes dans ce pays), il faut traverser le Chari sur un pont à voie unique. A 600 Km plus au Sud dans la seconde ville, Fort Archambaud, les gros camions et voitures pouvaient traverser avec un vieux bac fluvial pourri (un “navire“ selon eux) et c’est tout, rien d’autre sur 1000 Km. Drame, ce “navire“ avait coulé quelques années auparavant. Ce jeune pays, très pauvre, sans ressources, tout juste indépendant, n’avait pas les moyens de faire construire un nouveau “navire“.

 Une visite au ministre des travaux publics mon patron.

 - “c’est dramatique, il faut faire quelque chose.“

 - “je n’ai ni l’argent, ni le personnel, ni les matériaux, je n’ai rien.“

 - “alors si vous voulez bien je vais le construire moi-même ce navire.“

 C’est là qu’un grand silence s’abat sur l’amphi.


LinkedIn Semaine 4

Nos étudiants de l’UTT, Yschool, EPF… connaissent-ils la confiance ?

 

L’homme qui a écrit ma préface est le plus célèbre académicien, professeur, multi ministre, économiste, sociologue de son époque. Les incohérences du temps ne sont que des apparences. Il a dédicacé le livre 23 ans avant que Mathilde ne me demande de l’écrire… un visionnaire cet homme !

“Le développement n’a pas d’explication matérielle, capital, travail, ressources naturelles, climat. Les principaux facteurs sont mentalités et comportements. C’est un “éthos de confiance“, disposition d’esprit qui a bousculé les tabous traditionnels et favorisé l’innovation, la mobilité, la compétition, l’initiative rationnelle et responsable. C’est ce que vous créez dans votre entreprise.“ “A Cyril Grandpierre qui sait ce qu’est l’esprit d’entreprise et que le vrai “entreprenant“, en créant autour de lui une société de confiance, suscite les richesses que ni le capital, ni la main d’œuvre, ne sauraient à eux seuls faire naître, en toute sympathie et avec mes vœux pour l’efficacité de son“ livre.
Alain Peyrefitte Méribel 25/4/1996.

Le mot clé dans l’entreprise humaniste c’est “confiance“. Créer la confiance dans une entreprise, ou toute organisation, c’est d’abord toujours dire la vérité et l’expliquer. Ensuite être et rendre l’entreprise totalement fiable, ce qui n’est pas seulement un état d’esprit, mais aussi un ensemble de techniques qui peuvent s’apprendre.

Dans les affaires, la personne qui arrive en retard, donne des information incertaines, ne tient pas ses engagements est rayée du circuit sans jamais comprendre pourquoi.

Pour cette nouvelle année 2020 mon vœux est qu’un, un seul, de nos dirigeants politiques ou syndicaliste apprenne cela. Je n’oserais pas espérer qu’il l’applique.


LinkedIn Semaine 5

Retraite vs Pénibilité… idiot !

 

Décidément nos dirigeants politiques et syndicalistes qui négocient âge de la retraite contre pénibilité n’ont rien compris car ils n’ont sans doute jamais (vraiment) travaillé.

Vous prenez un ingénieur UTT ou EPF, un gestionnaire Yschool, quelques opérateurs professionnels motivés et vous faites disparaitre la pénibilité. La compenser par une retraite précoce c’est gravement idiot, c’est la faire disparaitre qui est intelligent.

 

Un des métiers les plus dangereux et pénible qui soit, est la construction navale. Imaginez travailler à fond de cale, très faiblement éclairé par quelques ampoules chiches, ébloui par les flash des soudeurs qui travaillent en aveugle, l’odeur asphyxiante de leurs fumées, la poussière poisseuse, l'amiante, la peinture et les solvants, le bruit assourdissant des chanfreineuses-marteaux à air comprimé et autres disqueuses, la chaleur insoutenable à peine atténuée par le courant d’air brulant des gaines de ventilation, le casque vissé sur la tête pour éviter la chute du  marteau du collègue qui travaille juste au-dessus sur un échafaudage branlant. J’y ai passé 10 ans !

 

Et puis un jour je suis allé travailler de l’autre côté du monde, chez des gens qui avaient décidés d’être intelligents et de supprimer toute pénibilité, tout danger. Ça leur à pris quelques années certes mais ils y ont gagné une compétitivité triplée… et la disparition de leurs principaux concurrents. J’ai bien observé, appris leurs leçons, leurs techniques et quand je suis devenu dirigeant d’entreprise, j’ai fait la même chose.

 

Vous pouvez faire la même chose, tout le monde peut faire la même chose, à une condition : ne pas prendre ses ouvriers pour des imbéciles.


LinkedIn Semaine 6

L’usine du futur : grande révolution.

 

Un lave linge industriel, ce n’est pas de la construction en grande série comme chez Renault, plutôt de la toute petite série voir de l’unitaire.

AVANT.

Top départ.

Préparation des pièces de tôlerie et mécanique en magasin

Peinture : 1 semaine (selon l’humidité de l’air) + stockage en attente.

Préparation des composants mécaniques en magasin.

Assemblage mécanique et tôlerie : 1 ½ semaine + stockage en attente.

Préparation des composants électriques en magasin.

Câblage, pose des matériels électriques et électroniques : 1 semaine + stockage en attente.

Essais, contrôle, vérification, correction des erreurs de câblage ou de montage : ½ semaine + stockage en attente.

COMMANDE DU CAMION, chargement : ½ semaine. = moyenne 5 semaines

 

 APRÈS et sans aucun investissement important autre que la peinture.

Top départ. COMMANDE DU CAMION.

Peinture des pièces de mécanique et tôlerie fabriquées en flux tendu (les magasins ont disparus): ½ jour.

Assemblage mécanique, câblage, pose des matériels électriques et électroniques  : 1 ½ jour (voir la vidé)

Essais vérification, correction des erreurs de câblage ou de montage : zéro, il n’y a plus d’erreurs.

Arrivée du camion, chargement : ½ jour.  = moyenne, moins de 3 jours, sans se presser.

Pour l’ouvrier monteur : Discussion avec les collègues de l’îlot de fabrication pour mieux synchroniser les pré-assemblages en parallèle avec l’assemblage : 10 minutes.

Discussion avec un ingénieur du bureau d’études pour améliorer une pièce qui s’assemble difficilement : 5 minutes.

Discussion avec un technicien du bureau des méthodes pour améliorer un outillage : 5 minutes.

Discussion avec le directeur de production ou avec le PDG qui passait par là : 5 minutes.

Résultat : l’ouvrier est content, il a passée une journée intéressante et sait que son boulot progressera indéfiniment. Le patron est content, il a vu un mois de chiffre d’affaire bloqué dans l’atelier et un autre dans les magasins venir rembourser ses dettes. Le client est content, il est livré exactement le jour prévu, à l’heure prévue et accepte un paiement plus rapide. Le patron peut ainsi  finir de rembourser les dettes qui ont failli tuer l’entreprise.

 

Le tout fonctionnant avec un ERP sur un gros serveur, complété par des systèmes expert par la suite (leur écriture était mon hobby).

 

C’était il y a 30 ans, les dinosaures avaient déjà disparus. “Dis Grand-père qu’est-ce que ça veut dire “l’usine du futur“ ?“


LinkedIn Semaine 7

l'entreprise a 4 pieds

 

L’entreprise humaniste, ce n’est pas l’entreprise dans laquelle les gens sont aimables, souriants et font la fête, ce n’est pas le but, c’est la conséquence. Le baby foot n’est pas indispensable, c’est comme ils veulent.

 

J’ai lu quelques excellents livres écrits sur l’entreprise humaniste, qui mettent en avant le respect des valeurs humaines fondamentales et permettent de  faire évoluer le management. Ils ont raison, mais c’est insuffisant car l’entreprise est un tout et ne peut se résumer à cet unique pied de la table.

 

Le mot clé de l’entreprise humaniste, ce n’est pas HUMANISME, c’est CONFIANCE, comme le disait Alain Peyrefitte. Entre les collaborateurs mais aussi avec les clients, les fournisseurs, les actionnaires (certains), l’environnement. Mais c’est aussi et surtout EFFICACITÉ, on n’est pas heureux dans une entreprise en perdition.

 

Le premier pied de la table est donc bien le management, l’organisation des relations humanistes entre les gens. Ça ne tombe pas du ciel, cela s’apprend et se travaille même si certains sont plus doués que d’autres.

 

Les soudeurs de Dubix qui travaillaient sur le choix des robots de soudure qui supprimeraient 12 postes de soudeurs, savaient, sans qu’il ait été nécessaire de le leur dire, qu’ils seraient ensuite formés à des boulots moins pénibles et plus intéressants… ils avaient confiance, simplement et ne se posaient pas de question.

 

Le deuxième pied de la table c’est la rigueur de toute action, jamais de dysfonctionnement, ce que chacun fait est parfait, toujours et c’est ce qui génère la confiance. Cela s’apprend, il y a des techniques pour le réussir.

 

Le troisième est le progrès permanent qui se construit avec toutes les bonnes volontés, toutes les intelligences, soude les équipes et permet de faire face à un environnement de combat. Le progrès consiste, tous les ans, à faire mieux que l’année précédente, indéfiniment. Là aussi il existe des techniques qui s’apprennent.

 

Enfin le quatrième pied est l’innovation sans fin. Impossible ? Vous verrez !


LinkedIn Semaine 8

Ce que l’on apprend pas à l’UTT, Yschool, EPF etc.

 

 

« Des individus, des entreprises, des professions entières ont disparus et disparaitrons encore faute d’avoir utilisé quelques outils simples, qui ne figurent pas à votre programme, et que je vais vous raconter. » c’est la phrase qui a frappé le président de l’ASANUTT (il confirmera) et, malgré la réussite de sa start-up l’a poussé a se lancer dans la lecture complète et mettre frénétiquement en application le “plandosee“ et autres trucs que j’avais expérimenté et ramené du Japon. Quand au directeur de la fondation UTT, il a trouvé que c’était surtout un éloge de l’“erreur“ transformée en outil du succès.

 

Ne vous imaginez pas que ce n’est destiné qu’aux ingénieurs, les autres aussi ont le droit de réussir.